Élections Les sondages placent nez à nez Libéraux et conservateurs alors que le mariage avec le NPD est de plus en plus difficile.

On entend depuis plusieurs jours des analystes politiques de différents milieux se convaincre publiquement qu’il n’y aura pas d’élection en 2023, mais en sommes-nous si certains? Cette perspective peut effectivement changer rapidement dans un contexte aussi volatil que celui qui nous porte depuis quelques années. En politique, plus rien n’est prévisible surtout dans le contexte économique difficile et avec un gouvernement minoritaire. 

Parlons d’abord des conservateurs et de leur chef qui semblent vouloir sortir de son mutisme médiatique en enchainant les entrevues avec les journalistes à travers le pays. Comme si soudainement il s’ouvrait à l’ensemble des Canadiens en se positionnant sur ses valeurs d’optimisme et d’ouverture face au populisme inspiré par la droite américaine. Il semble être déterminé à mener son parti vers les prochaines élections et fera assurément la vie dure au gouvernement libéral.

Même si les sondages ne leur sont pas encore favorables, les conservateurs talonnent sans relâche les Libéraux. Ils savent très bien qu’après 8 ans de pouvoir libéral, les Canadiens risquent de considérer plus attentivement d’autres options. 

N’empêche que Poilievre demeure encore à ce jour, son pire ennemi et la route est encore longue pour gagner la confiance de ceux qui ont été échauder par l’appui des conservateurs aux manifestations agressives de l’hiver dernier et au mouvement complotiste. 

Du côté des libéraux et des néodémocrates, on ne cesse de se répéter que jusqu’ici tout va bien. Mais leur union sera mise à l’épreuve rapidement sur plusieurs enjeux, entre autres, sur la démocratisation des soins de santé. 


Santé : Transfert aux provinces et ambition des celles-ci à ouvrir à la privatisation des services.

M. Trudeau va notamment rencontrer la semaine prochaine les premiers ministres des provinces et territoires, pour discuter des transferts fédéraux en santé. 

Cette question est devenue prioritaire pour le gouvernement qui a dit vouloir réduire globalement ses dépenses sauf pour le secteur de la santé. L’amélioration des systèmes de santé, est une priorité pour les Canadiens, une priorité pour le NPD et par conséquent et une priorité du gouvernement. 

Par ailleurs, M. Singh n’a pas manqué de souligner la complaisance libérale à l’égard de la privatisation de la santé dans les provinces conservatrices. Ils demandent au gouvernement fédéral d’indiquer très clairement que la solution à la crise actuelle des soins de santé ne viendra pas d’une privatisation. 

Les néodémocrates sont fermes sur cette demande et s’impatientent pour la suite des choses. Ils prévoient faire pression sur les libéraux pour qu’ils respectent les termes de leur accord, qui comprenait entre autres l’expansion des soins dentaires et le dépôt d’un projet de loi sur l’assurance-médicaments cette année. Autrement, le pacte entre NPD et Libéraux pourrait ne plus tenir. 

Mais encore une fois, on se répète dans les couloirs des Communes que jusqu’ici tout va bien.

Opposition : Le premier en ministre doit déposer en début de session son projet de loi dit de « transition juste », qui fait partie de l’« entente de soutien et de confiance » que les libéraux ont conclue avec les néo-démocrates hors il rencontrera une opposition féroce des conservateurs dans ce dossier. 

Les grands dossiers de 2023 seront teintés par la situation économique. M. Trudeau va vouloir positionner la croissance des technologies vertes comme une solution et un legs qui profitera aux générations futures. Le gouvernement libéral devrait déposer cette année un projet de loi dit de « transition juste », qui vise à développer une économie carboneutre, avec des projets d’énergie propre à travers le Canada, tout en soutenant les travailleurs du secteur des hydrocarbures touchés par ce virage.

Ce projet de loi fait partie de l’« entente de soutien et de confiance » que les libéraux ont conclue avec les néo-démocrates. 

On peut s’attendre à ce que les conservateurs fassent beaucoup de bruits pour discréditer le projet avant même qu’il soit déposé, on connait tous la virulence conservatrice lorsqu’il est question de réduire l’élan du secteur des énergies fossiles.

On peut dire que 2023 ne sera pas l’équivalent d’une balade dans le parc pour le gouvernement minoritaire et c’est pourquoi le premier ministre Justin Trudeau a demandé à son caucus d’être à la hauteur des défis que doivent affronter les Canadiens, avec la hausse du coût de la vie, un système de santé en difficulté et les impacts du changement climatique. 

Il est fort probable que le budget fédéral 2023 détermine la survie de l’entente entre le NPD et les libéraux, en matière de finances. Et rappelons que par cette entente, le NPD avait accepté de soutenir le gouvernement minoritaire libéral lors de votes clés aux Communes jusqu’en 2025.

Encore une fois, on se le répète que jusqu’ici tout va bien.