On dit que les gestionnaires du secteur public ont pour remplir leur mandat, des ressources et des contraintes. Les particularités de gestion reliées à ces contraintes en font une discipline tout à fait distincte de celle du secteur privé.  Ces quelques exemples concrets exposés dans cette réflexion sont éloquents et précisent à plusieurs niveau la différence entre les deux secteurs. Comme le mentionne Borgeat, Dussault et Ouellet, prendre la tête d’un organe d’État c’est d’abord devenir acteur à part entière du processus de production des « biens politiques », un processus politicoadministratif par lequel sont fixés et réalisés les objectifs officiels de la collectivité, et qui commence dans le tiraillement social des luttes politiques pour se terminer dans les contraintes techniques des opérations administratives. C’est aussi assurer la délicate jonction entre deux types d’acteurs ou univers, soit entre un appareil bureaucratique et le personnel politique qui le commande.

Cependant, en temps de crises, le secteur public est-il vraiment désavantagé par ses contraintes? Dans chacun des exemples, l’appareil politique a su donner des ressources et des moyens d’agir, qui vont même parfois jusqu’à frapper l’imaginaire, afin que l’unité administrative puisse répondre adéquatement à la volonté politique. Principalement grâce à sa logique politique exempte des rationalités économiques propres au secteur privé l’État peut déployer des moyens financiers colossaux et ainsi intervenir dans l’économie au nom de l’intérêt commun. Il peut aussi mettre en place lois, décrets et règlements afin d’alléger certaines lourdeurs administratives ou encore contraindre certaines libertés individuelles. En résumé, l’État joue un rôle de régulation capital en temps de crise, il a le pouvoir de se doter de toutes mesures exceptionnelles pour faciliter l’application des décisions qui répondent à des besoins sociétaux. Un pouvoir qui, bien évidemment, sans être soumis à un débat démocratique à l’Assemblée nationale pourrait ouvrir la porte à des mesures abusives et illégitimes.

Terminons cette réflexion sur une citation de Lionel Ouellet : «Le secteur public c’est l’action de la société sur la société».


SL, Positif Cabinet de relations publiques