En lien direct avec l’autorité sociétale, les ressources financières constituent un moyen commun au secteur privé et au secteur public, mais elles n’y ont ni la même signification ni les mêmes règles d’utilisation. Les finances publiques provenant principalement d’impôts et de taxes, l’utilisation qui en est faite ne suit pas une logique économique, mais répond plutôt à un besoin de société.

C’est dans cet esprit que le gouvernement a mis de côté l’habitude provinciale de maintenir l’objectif vers l’équilibre budgétaire, jusqu’à une sortie de crise.

Le ministre des Finances prévoit d’ailleurs modifier temporairement les lois sur la gestion des finances publiques pour se un terme plus long afin d’absorber des prévisions de dépenses plus importantes. Cette façon de faire lui permet d’allouer des budgets dans les services publics et de repousser d’éventuelles augmentations d’impôts. En suivant cette logique, le gouvernement québécois a pu, entre autres, déployer une solution pour compenser le manque criant de ressources dans les établissements pour aînés en offrant une formation payée et des primes à l’emploi pour devenir préposés aux bénéficiaires. Il a alloué pas moins de 750 millions à la création de 10 000 nouveaux postes de préposés aux bénéficiaires en CHSLD. Lors du dépôt du dernier budget en mars 2021, le secteur de la santé, poste budgétaire le plus important, atteignait 42,1 milliards de dépenses de fonctionnement et 10,3 milliards consacré à un réinvestissement tablant « sur les solutions adoptées pendant la crise pour bâtir un système plus efficace et plus performant ». Dans cet exercice budgétaire, le gouvernement du Québec n’a pas tenu compte des montants associés au Transfert canadien en santé, lequel est estimé à 6 milliards par année. Ce transfert, perçu par imposition fiscale des Canadiens et redistribué aux provinces reste une voie possible pour retrouver l’équilibre budgétaire.

L’administration publique obéit à une logique politique qui affranchit des rationalités économiques les décisions qui répondent à des besoins sociétaux. Le secteur de la santé nous en fait à nouveau la démonstration par la mise en place de primes aux infirmières allant de 12 000 $ à 18 000 $ pour l’année en cours.  Le gouvernement du Québec espère ainsi se démarquer du secteur privé et garantir la rétention de son personnel infirmier dans le réseau public et en convaincre 4300 autres d’y revenir. L’administration publique dispose du pouvoir que la société exerce sur elle-même contrairement au secteur privé qui base ses fondements presque exclusivement sur le profit et la rentabilité de ses actions.


SS, Positif Cabinet de relations publiques