Pour assurer l’application des décisions politiques et réaliser les divers mandats qu’on lui a confiés, l’administration publique dispose de ressources de toute nature, elle peut déployer ainsi les différents supports logistiques et tactiques dont elle a besoin. Il va de soi que les méthodes de gestion de ces institutions publiques relèvent de disciplines communes aux deux types d’administration, publique ou privée. Pourtant, les gestionnaires publics ont pour leur part des obligations et des contraintes spécifiques de permanence, de transparence et de responsabilité à l’égard du système politique.

Dans le contexte pandémique, on a pu observer que différents organismes publics ont été appelés à des affectations particulières ainsi qu’à des divulgations de mandats. Prenons exemple de la Sûreté du Québec qui en concordance avec le décret sur l’urgence sanitaire a été mandaté par le ministère de la Sécurité publique pour soutenir le ministère de la Santé et des Services sociaux dans le cadre de l’application de la Loi sur la santé publique. Elle a dû, en plus de maintenir ses activités normales relatives au maintien de la paix, de l’ordre et de la sécurité publique, affecter des policiers supplémentaires à des endroits névralgiques pour répondre aux besoins des services de santé en plus de sensibiliser les personnes vulnérables et les commerçants afin que ces acteurs sociaux se conforment aux diverses consignes de sécurité.

Annoncé par le premier ministre, la mesure exceptionnelle sur le couvre-feu initialement prévu pour une période de quatre semaines fut certes une décision politique, mais dans son application, la ministre a laissé aux gestionnaires des services de police la décision d’augmenter le nombre de patrouilleurs pour la faire respecter. L’opération inverse aurait été impossible, les gestionnaires ayant le devoir de n’obéir à aucune autre règle que la volonté politique n’aurait jamais pu prendre la décision d’instaurer un couvre-feu.

Les organismes qui défendent le système, tout comme les organismes de soutien administratif et les institutions politiques se caractérisent par une gestion non économique tant dans leurs règles que dans leurs actions, ils n’obéissent pas à une logique de marché, mais plutôt à celle du « service public ». Ils ont un pouvoir de décision plus ou moins grand sur leur fonctionnement, mais tirent leurs orientations du ministère auquel ils dépendent.


SL, Positif Cabinet de relations publiques